Light Fishing @ Miami avec Florida Native Fishing

Une journée de pêche à Miami avec Florida Native Fishing.

J’ai la chance de partir en déplacement pro pour Miami. Je décide d’arriver un vendredi soir pour pouvoir visiter un peu le samedi et pêcher le dimanche.

Je suis un peu à « l’arrache »,  les rendez vous pris à Miami par mon associé « Laurent » ont été un peu soudains et je n’ai pas eu le temps de penser à la pêche. Enfin, y penser si, m’organiser ça a été un peu plus dur.

Je suis quand même super content car « Lolo » a enfin accepté de m’accompagner, ça fait plusieurs années que je lui demande mais ça ne l’intéresse pas vraiment. Il s’imagine la pêche à l’ancienne avec une canne, un saucisson, des bières, des appâts gluants à enfiler sur un hameçon et les heures « pépère » à attendre que ça morde.

Comme Lolo sera avec moi et que j’ai vraiment envie de partager ma passion avec lui, je décide de ne pas tenter une pêche exclusive comme le Bonefish, Tarpon ou le Permit (carangue Pompano). Je décide aussi d’oublier les Everglades et les lacs à Black Bass ou à Peacock Bass en eau douce. Le but est de prendre du poisson et si possible une belle variété d’espèce.

Quelques recherches faites sur Google vont compliquer les choses. Ya un millier d’organisations en Floride, ils ont tous leur site web et proposent à peu près tous les  mêmes prix. Il vaut mieux ça que rien me direz vous, mais du coup je ne sais pas trop par où et par quoi commencer.

Une chose est sûre, il est hors de question d’aller sur les charters qui embarquent 25 personnes pour pêcher  des Snappers (Vivaneau) et vider la mer…

Initialement je voulais partir dans les keys et particulièrement à Islamorada qui est la Mecque de la pêche en Floride, mais vu que c’est à 2H de route et que je n’ai qu’un seul jour pour pêcher, je me dis que c’est un peu idiot de louer une voiture et de prendre un hôtel pour ça. Je me restreins donc à trouver mon bonheur à Miami.

Après quelques Emails envoyés le feeling passe bien avec « Captain Tom Weber » de Florida Native Fishing. Il me dit tout de suite qu’en ce moment c’est le « Mullet Run » : Les mulets migrent vers le sud le long de la côte atlantique avant de se diriger au large des côtes pour frayer, ils attirent donc une importante variété de prédateurs: Snook, Requins, Tarpon, Bluefish (Tassergals) etc…

Tom m’explique que le mieux est de pêcher au vif en dérive avec des mullets. Je suis d’accord car je veux maximiser nos chances de pêche mais je veux aussi essayer aux leurres, car c’est avant tout cette pêche que j’affectionne. La pêche au vif c’est sur que ça marche très bien et lorsque rien ne fonctionne c’est souvent la seule chance d’attraper quelque chose, mais rien est comparable à la touche d’un poisson qui attrape votre leurre. L’adrénaline qu’on ressent au moment de l’attaque n’a pas son pareil. Et la satisfaction d’avoir réussi à leurrer le poisson avec un bout de plastique de bois ou de résine est grisante.

Arrivé à Miami le vendredi soir je serai le lendemain le premier client à fouler les portes du Bass Pro Shop de Fort Lauderdale à 9H. Ce magasin de pêche et de chasse fait 12 000 M2, quand je rentre à l’intérieur je suis estomaqué ! Je n’ai jamais rien vu de pareil, c’est le paradis. Je fais un premier tour du magasin sans m’arrêter dans les rayons. C’est impressionnant, rien que le rayon « fly fishing » (pêche à la mouche) fait 10 fois la taille du rayon pêche de Décathlon. Je reste environ 2 heures dans le magasin en achetant toutes sortes de leurres qui ressemblent à des mulets et à ramener quelques « commandes » passées par mes amis Niçois.

C’est fou de voir le monde qu’il y a dans ce magasin si tôt le matin. Les Américains sont vraiment un peuple de pêcheurs passionnés. Il y a environ 12 millions d’américains qui pêchent régulièrement. En 2011 le marché du matériel de pêche aux USA est estimé à 20 Milliards de dollars et emploi 375 000 personnes*.

Il y a des familles entières qui font leurs courses « outdoor », les enfants ont tous des cannes colorés avec des personnages sérigraphiés dessus, ils choisissent leurs leurres comme n’importe quel autre client. Dehors il y a une « vending machine (un distributeur) de vifs. Je suis vraiment estomaqué, c’est un autre monde.

J’aurais pu passer toute la journée la dedans sans problèmes mais Laurent étant avec moi je veux pas le dégouter de la pêche avant même d’avoir commencé à pêcher.

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C’est le cœur léger que je repars. Cette après midi ça sera Wake Board dans la baie de Miami Beach. En arrivant à la marina je vois énormément de bateaux de pêche de toutes sortes et partout dans le port des poissons… Pas n’importe lesquels, des tarpons qui font (d’après un pecheur pro que j’interroge) entre 10 et 50 kilos ! Ils sont nourri par les passants et sont en sécurité dans le port où il est interdit de pêcher.

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Le lendemain nous avons rendez vous à 7H du matin à environ 20 minutes de Miami à Key Biscayne dans la marina de Crandon Park. Je suis réveillé à 4H du matin, entre le décalage horaire et l’excitation de la pêche à venir autant vous dire que j’ai pas beaucoup dormi .J’habille Lolo en pêcheur avec Buff, casquette et T-shirt technique à manches longues. Il est mort de rire et me prend pour un fou (il a peut être pas tord), je suis à bloc, qu’est ce que vous voulez que j’y fasse c’est comme ça, on se refait pas.

Il me dit : «attends on va faire du bateau je veux bronzer moi », « Ecoute Lolo, faits moi confiance, tu vas passer 8 heures sur l’eau, avec la réflexion de l’eau tu vas cramer…  mets ça et si tu en as marre tu l’enlèveras ». Croyez le ou non, il m’a bien remercié par la suite.

Lorsqu’on arrive à la Marina, j’appelle Tom, il m’indique où se trouve le bateau. Il nous attend avec le même accoutrement que nous et il y a au moins 7 ou 8 bateaux de pêches avec des pêcheurs en même tenue. « Tu vois Lolo, c’est la tenue réglementaire ici ! ».

Tom est un bon américain rougeaux de 47 ans, il est jovial et semble très professionnel. Il nous présente son bateau, un skiff de 5M20 (un Sterling Spector 17) spécialement équipé pour les eaux peu profondes de Miami, un moteur 4 temps de 90cv à l’arrière et un moteur électrique de 76 lbs à l’avant que Tom pilote avec une télécommande qu’il porte autour du coup.

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Pour les cannes ça sera 3 ensembles spinning Saint Croix qui ont une plage de lancer comprise entre 3,5 et 14 grammes et un moulinet en taille 4000 avec de la tresse 30 livres.

Il a aussi 3 ensembles un peu plus puissants pour la pêche aux vifs, car avec cette pêche tout peut arriver et un gros tarpon ou un requin tisserand peut vite vous donner beaucoup de fil à retorde sur un ensemble light.

Il nous explique qu’on va d’abord pêcher nos vifs, il ne fait même pas 100 mètres en sortant de la marina et il s’approche de la Mangrove dans même pas 1 mètre d’eau.

Je suis surpris lorsqu’il sort son épervier (un espèce de filet qu’on lance et qui se referme sur le banc de petits poissons visé), j’avais déjà attrapé des vifs comme cela en République dominicaine mais en France c’est interdit.

En 2 lancés d’épervier, Tom attrape une trentaine de petits mulets entre 8 et 14 cm, il les met dans le vivier qu’il a l’arrière où j’aperçois aussi des crevettes vivantes qu’il a achetées auparavant. A une trentaine de mètre de nous, un autre bateau fait la même chose que Tom, il y a écrit  dessus « Bait Boat », ils attrapent des vifs qu’ils vendent ensuite aux autres pêcheurs sportifs. Y’a quand même des métiers hors du commun !

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Tom décide de nous emmener directement sur un spot à Snook. Nous nous rendons sur la digue qui longe « Fisher Island » une ile privée avec des immeubles réservés à une clientèle très riche. Après 10 minutes de dérive aux vifs (Mulets vivants), Tom décide de partir, il dit que si il y avait des snook nous en aurions déjà attrapé. La rapidité avec laquelle Tom nous fait changer d’endroit me rassure, ce n’est pas le genre à « poncer » un sport pendant des heures sans résultats. Nous avons payé 650$ pour 8H de pêche et il veut nous en donner pour notre argent, tant mieux !

Tom se dirige dans une baie où il y a un club d’aviron, une énorme tribune montée sur des pilotis au dessus de l’eau qui sert normalement à admirer les compétitions d’aviron va être notre terrain de jeu. Laurent pêche au vif pendant que je m’essaye au leurre de surface, un jerkbait « Mullet » de la marque Mirrolure.

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On aperçoit tout de suite de très gros Tarpons qui marsouinent autour de nous, j’hésite à remballer ma petite canne à leurre pour les prendre au vif mais Tom me dit qu’il s’en charge et qu’il me passera la canne si cela mord. Nous avons donc 2 vifs qui se baladent autour du bateau avec un circle hook (hameçon circulaire) dans le nez et mon leurre qui prospecte les alentours. Au bout de 5 minutes Lolo se fait bouffer son vif sans que le poisson se pique. Malgré de nombreux essais cela aura été notre seule vraie chance de prendre un tarpon car aucun ne mordra par la suite. Je me console immédiatement avec mon premier « lady Fish » qui fait son petit kilo. C’est un poisson bien combatif qui repartira grandir comme presque tous les poissons qu’on prendra durant la journée. Tom est un adepte du « no kill » appelé aussi « catch and release »  qui consiste à relâcher tout ou la grande majorité des poissons que nous attrapons. Cette doctrine me convient tout à fait et je l’applique moi même en méditerranée sur mon bateau.

Cette petite baie réservée à l’aviron est magnifique, il n’y a aucune vague et on a l’impression de pêcher en eau douce. L’eau est saumatre mais le paysage atypique est vraiment sympathique. Je prendrais quelques petites Carangues Hyppos qui me feront hurler de plaisir. Ces poissons qui peuvent atteindre une dizaine de kilos sont d’une voracité et d’une combativité impressionnante. Mes prises seront vraiment petites (entre 500 grammes et 1 Kilos) mais en light c’est du bonheur.

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Laurent prendra aux vifs ces 2 premiers poissons coup sur coup, 2 belles petites carangues hyppos un peu plus grosses que les miennes. Je suis content pour lui, il n’est pas capot et commence vraiment à apprécier.

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Après avoir vu de multiples tarpons nous narguer à moins de 3 mètres du bateau nous aurons la surprise de recevoir la visite d’un lamentin curieux qui nous gratifiera d’un coucou avec sa queue.

Tom nous dit qu’il est temps de bouger, on va se diriger vers un endroit très peu profond (peut être 2 mètre maximum) au milieu de la baie de Miami. J’aurai la joie de prendre mes premières Sea Trout (truites de mer) dont 2 qui dépassent  les 3 livres (1,5 kilos). Je n’en avais jamais prise d’aussi grosses. C’est bien combatif, elles sautent et donnent des coups de tête, un poisson bien agréable à pêcher toujours avec mon Jerkbait« mulet ». Entre temps Lolo se sera emmêlé quelques fois les pinceaux mais il s’essaye aussi au leurre et commence aprogresser au lancer.  Je pêcherai aussi un snapper qui bien abimé restera dans le bateau pour servir d’appat. Cela tombe bien on vient de voir passer un gros requin d’1m80 a moins de 5 mètre du bateau, Tom met le snapper en dérive pendant qu’on continue à pêcher au leurre. Pendant ce laps de temps je prendrai une orphie bien bagarreuse bien que petite (moins d’1 kilos) et mon premier « Blue Runner », décidement j’aurai déjà ajouté 3 nouvelles espèces à mon tableau.

Quelques Lady Fish et Sea trout plus tard, un second requin fera son apparition. Pour autant, on n’arrivera pas à les capturer. Dommage ça aurait fait une belle photo.

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Tom nous amène maintenant vers le backdown country, qui sont des canaux qui rentrent  à l’intérieur des terres, à l’entrée du premier il y a un petit port avec une digue. Au premier lancer je vois un banc de Carangues Hyppos qui se jettent sur mon leurre, celles çi sont de belle taille  et j’en aperçois qui font facilement 5 kilos. Pendant ce temps là, Lolo s’éclate à la crevette vivante et il sort lui aussi quelques carangues. Après une remise à l’eau de ma première, je sors mon popper favoris, mon « nissart pop » qui a été personnalisé à ma demande par un crafteur Niçois et commercialisé par LS LURE. Je relance au même endroit et au premier pop c’est la curée, le banc se jette sur mon popper, j’en prendrai une dizaine entre 2 et 4 kilos dont un doublé sur mon popper, quelle joie ! C’est le pied total. Tom n’en revient pas il ne connaissait pas trop le popper, je lui prête ma canne et il s’éclate. Il me passe commande du même popper pour la prochaine fois. Lolo s’essaye aussi mais malheureusement sans succès. Ya encore du boulot !

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On est dans un endroit de rêve à pêcher au milieu des maisons de milliardaire, on fait toutes les bordures des maisons de stars, seuls sur l’eau dans un calme hallucinant, le moment est magique. Tom veut nous emmener sur des spots à Grosses carangues mais on ne verra plus le bout de leur nez.

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Après encore quelques poissons nous rentrons fatigués  mais heureux. Lolo me dit qu’il comprend ma passion, il s’est pris au jeu et est partant pour recommencer une prochaine fois. C’est ma plus belle récompense.

Halieutiquement votre

César

http://www.statista.com/statistics/201028/purchases-of-fishing-tackle-equipment-in-the-us-since-2007/

http://stateofthecoast.noaa.gov/rec_fishing/welcome.html

 

2 réflexions sur “Light Fishing @ Miami avec Florida Native Fishing

    1. Apres Moby Dick,ce sont les aventures de Cesar à Miami
      Merveilleux…
      Tu m’as transportée ,bravo
      Comme dis ta mère ,ça donne vraiment envie
      Je te souhaite de recommencer cette expérience asap

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