Fishing Trip @ Madagascar

Cela fait plus d’un an et demi qu’on a réservé ce voyage : notre destination ? MADAGASCAR, la Mecque des pêcheurs sportifs. Cette île de l’Océan Indien a une superficie de 587 000M2 ce qui en fait la cinquième plus grande ile du monde. Comme ses petites sœurs: La Réunion, L’ile Maurice, Les Seychelles, Mayotte ou les Comores, « Mada » est séparée du continent Africain par le canal du Mozambique. Tous ces noms font rêver mais nous ne partons pas pour l’eau turquoise et les plages de sable fin , ce que nous recherchons ce sont les gros poissons! Pour les combattre je ne serai pas seul, voici l’équipe qui m’accompagne:

• Mon frère Virgile, pêcheur d’eau douce et adepte du street fishing Parisien (pauvre Niçois exilé), son plus gros poisson jusque là était un Sandre de 3,5 kilos péché dans la Seine. A Mada il risque de battre son record à chaque lancer et je me délecte d’avance de le voir combattre ces beaux poissons, je le brief depuis 1 an, il est chaud bouillant, j’ai hâte de le voir à l’œuvre.

• Odin, mon associé de bateau, il a 24 ans mais il a voyagé dans le monde entier, c’est un baroudeur ultra débrouillard et si je devais partir avec un compagnon d’infortune sur une île déserte c’est lui que je choisirais, il est capable de tout. Pêcheur d’ eau douce depuis tout jeune, je lui ai appris à peu près tout ce que je sais sur la pêche en mer depuis 2 ans mais dans tous les cas il fait toujours à sa façon de Robinson et ça marche… Il a déjà affronté de nombreux Thons rouges de méditérrannée mais pour lui aussi c’est une première expérience de voyage 100% pêche tropicale.

• Les deux frangins Rémi et Yan, deux amis Niçois, pêcheurs en mer chevronnés ils ont déjà péché le monde entier et pour eux c’est la 3ème fois à Madagascar. Yan est aussi passionné que moi, on peut parler leurres, matos et poissons pendant des heures, Rémi s’en moque il veut juste pêcher et passer du bon temps en mer mais une fois qu’il est canne en main il est comme possédé et cela prend une dimension presque spirituelle avec le poisson qu’il « sent » tourner autour de son jig.

• Notre 6ème larron est Philippe le cousin germain de maman, c’est un fou de toutes les pêches que cela soit à la mouche, en eau douce ou en mer puisqu’il a pêché plusieurs fois les caraïbes et les Bijagos en Guinée Bissau. Grand bourlingueur depuis tout jeune il connait très bien l’Afrique et son expérience nous aura bien rendu service (surtout à Virgile comme vous le verrez plus tard). Mon grand père Jacques qui m’a initié à la pêche tout petit lui est très proche et lui à offert sa première canne à pêche ce qui fait de ce voyage une affaire familiale. Mon petit papy je te dédicace cette histoire de pêche.

Nous connaissons notre destination mais il nous reste à chercher l’organisation qui va nous encadrer. J’étais déjà séduit par la nouvelle organisation d’Alain Soulet « Nirvana Fishing » qui propose une pêche itinérante avec comme base un catamaran. Alain est guide à Madagascar depuis 10 ans à travers son autre organisation bien connue: « Tropical Fishing » qui propose un lodge de pêche dans l’archipel des Mitsio. Rémi et Yan le connaissent puisqu’ils sont déjà allés pécher avec lui et ils me valident tout de suite ce choix. Alain propose plusieurs programmes de pêches, nous choisissons le « grand Sud de Nosy Bé » qui démarre de Nosy Bé vers l’Archipel des Radama, Nosy Lava, la baie de Narinda puis Majunga.

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Après quelques échanges avec Alain nous réservons des dates en Avril puis 6 mois plus tard nous sommes finalement obligés de changer pour Novembre. Nous voulions à l’origine pécher 7 jours et prendre en tout 10 jours pour faire des pauses avant et pendant le séjour mais les calendriers de chacun nous forcent à partir du 20 au 28 avec 6 jours de pêche, ça sera donc un aller – retour express, on ne fera pas de tourisme. Les Niçois (Odin, Yan, Rémi et moi même) partirons donc de Milan avec un vol de Méridiana (Air Italia low cost) direct pour Nosy Bé. Les Parisiens (Virgile et Philippe) devront faire une escale à Saint Denis de la réunion.
Après des mois de préparation j’ai tout le matos nécessaire, entre le salon de la pêche de Cagnes sur Mer, Internet, leboncoin et mon détaillant Niçois « Le Loup de mer » j’ai tout ce qu’il me faut. La liste de matos conseillé par Alain est d’une grande aide, seulement à ce petit jeu je suis innarrétable et avec moi il vaut mieux avoir une liste exhaustive… je me retrouve vite avec beaucoup trop de leurres et j’amène avec moi 6 cannes à pêche dans mon tube. Je suis surchargé et obligé de peser au gramme prêt mes bagages (une valise et un gros sac à dos) avant de filer mon surplus à Odin qui part pourtant avec un seul sac.
Mon frère et Odin ne s’embarrasseront pas avec cela car Alain propose sur place la location du matériel pour des prix tout à fait convenables mais pour ma part je ne m’imagine pas ne pas pécher avec mon propre matériel.
J’amène donc (les non pécheurs, passez cette étape):

– Une canne popping 100 livres, Zenaq Fookeeto 80-10, équipée avec un Stella 14 000
– Une canne popping 65 livres Yakutsu Tavarua, équipée avec un Stella 8000
– Une canne stick Palms Gaia 85 de 45 Livres, équipée avec un daiwa 4500 que j’ai loué à Alain.
– Une canne Jigging Custom Blanck Rainshadow, (BamBoo Rods), 100 lbs que j’ai surnommé Super Mario en l’honneur de Mario Balotelli (je sais je suis un grand malade) équipée avec un Stella 20 000 c’est un monstre de puissance aux couleurs rouge et noire.
– Une canne Jigging 60 lbs « Truscend » prêtée par le loup de mer que j’équiperai avec mon Stella 8000.
– Une canne Slow Jig 20 lbs « truscend » casting que je n’ai même pas utilisée étant donné la puissance des poissons Malgaches.
J’ai aussi une vingtaine de poppers, une vingtaine de sticks baits et 30 jigs… beaucoup trop, les 2/3 ne verront même pas l’eau. La prochaine fois promis je me limiterai à 6 pop, 4 sticks et 20 jigs (croix de bois, croix de fer, blablablabla…)

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Le jour J est enfin arrivé, nous sommes le 20 Novembre, on se retrouve chez moi et on part à une voiture pour Milan et l’Aéroport de Malpensa, le vol sera de nuit pour un départ à 23H40 et une arrivée prévue le lendemain à 10H40 heure locale (2H de décalage en plus de chez nous). Après une bonne pizza Italienne prise à l’aéroport, nous aurons la chance de bénéficier d’un avion relativement vide et Odin et moi même aurons 4 sièges chacun pour tenter de dormir, les deux frangins 2 chacun mais ça à l’air de leur convenir. De toute façon j’ai pas dormi …allez… 1H30 à coup de 20 minutes.

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A l’arrivée, malgré une courte période orageuse il fait une chaleur africaine, normale, on se met en short et on commence à faire la queue pour l’entrée dans le pays. Dés qu’on arrive il y a un autocollant à propos de la peste. Ah oui je ne vous ai pas dit, il y a une épidémie de peste à Mada, celle ci est endémique et a fait 1000 morts cette année mais rien dans le nord du pays où nous sommes. Ça fait peur dit comme cela mais la grippe chez nous fait plus de 15 000 morts chaque année et les malheureux qui meurent de la peste à Mada sont des gens extrêmement pauvres qui ne se font pas soigner.

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Bref, après 1H de queue pour valider son visa et 45 minutes de plus pour attendre son bagage j’arrive à la douane qui me dit que pour aller plus vite ça serait bien de verser un petit pourboire, j’ai déjà refusé 2 fois et là j’en ai marre et je lâche dix euros pour éviter de déballer tous mes sacs où j’ai emballé chaque moulinet et canne dans du papier bulle… Alain nous accueille avec le sourire, le chauffeur embarque toutes nos affaires et on part pour Nosy Bé à 35 minutes de route.
On arrive dans un restaurant en bord de plage où Alain a prévu de nous inviter, on se déleste de nos affaires et on se met à table. Ici pas de bœuf, que du Zébu ! Je veux absolument gouter ça puisque de toute façon on va manger du poisson pendant 1 semaine, alors c’est parti pour un filet de zébu au poivre. On se régale et on voit l’un des deux bateaux à moteur arriver , c’est sur ces magnifiques bateaux de pêche qu’on va œuvrer toute la semaine, des coques de 10 mètres suréquipées propulsées par 2 moteurs Suzuki de 250cv, on fait connaissance avec Jean Claude le skipper et Blacky son marin, 2 malgaches qui font ce métier depuis 10 ans. Nous allons partir avec eux rejoindre le catamaran qui est à 1H30 de navigation. Alain nous rejoindra avec Virgile et Philippe qui doivent arriver plus tard.

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Au bout d’une heure de navigation le téléphone de Jean Claude sonne, il répond et dit : « qui est César ? » quand je lui fait signe il me donne le téléphone et me passe son mobile. « César, C’est Alain, il y a un problème avec ton frère, il va se faire expulser du pays car son passeport périme dans moins de 6 mois », je suis sur le cul, je bégaye quelques mots, il me coupe « attends j’ai ton cousin sur l’autre ligne je te rappelle », j’annonce la nouvelle aux autres et autant vous dire que ça nous a vite coupé dans notre élan. On continue d’avancer, au bout de 20 minutes je rappelle Alain qui me dit qu’il n’a pas de news, qu’il ne peut rien faire, que la valise de mon frère est déjà dans l’avion du retour et qu’il ne sait pas ce qu’il se passe. Je me dis que ce n’est pas possible, tout le monde m’a demandé de l’argent à l’arrivée et là on ne peut pas régler ce problème de passeport qui va périmer dans 6 mois ?!? On arrive au Cata où l’équipage nous accueille ,le capitaine Ali, son second Serge, la cuisinière Laurène et son assistant Bruno. Problème on a plus de réseau et donc plus de nouvelles de mon frère , Blacky et Jean Claude nous demande de déballer le matériel car ils veulent monter nos bas de ligne, je m’exécute comme un robot mais j’ai plus la tête à ça, je suis inquiet et les autres aussi n’en mènent pas large. Il fait nuit, il est 19H et je demande à Jean Claude de repartir un peu plus loin en bateau trouver du signal pour appeler Alain, je veux savoir ce qu’il se passe, il me dit qu’on peut utiliser le téléphone satellite, on essaye mais Alain est sur répondeur. A 19H45 Blacky me dit que l’autre bateau arrive, on voit les lumières babord et tribord au loin arriver. On va tous à l’arrière du Catamaran, au bout de 10 minutes le bateau est 30 mètres du cata et arrive doucement. Je cris « Bouli t’es là ?», mon frère me répond « bien sur que je suis là », Ouf… c’est le soulagement pour tout le monde, même l’équipage est content, Philippe mon cousin me dit « il nous a bien cassé les #@!! mais il est là ! ». On les accueille autour d’un bon verre de Rhum qu’on se refusait à prendre jusqu’à lors, mais là les hostilités peuvent enfin commencer. On lui demande de nous raconter, c’est une péripétie digne d’un film. Tout d’abord il a été retenu à Saint Denis par la police car il était « fiché J » dû à un vieux problème de permis retiré pendant 2 mois il y a 3 ans à cause d’un excés de vitesse. Après moultes explications ils l’ont laissé partir mais arrivés à Madagascar un policier dit à mon frère que son passeport expire dans moins de six mois et qu’il ne peut donc pas rentrer dans le pays. Mon cousin essaye de négocier mais ils sont tombés sur le seul policier incorruptible de l’aéroport. Impassible il renvoie le bagage de Virgile dans l’avion du retour. Mon frère fait trainer, parle a tout le monde, se roule par terre, supplie, prie , fait n’importe quoi pour gagner du temps et lorsqu’il arrive à la porte d’embarquement la sécurité lui dit que l’avion est parti. Lorsque Virgile revient le chef de la police est très énervé et très inquiet, il dit que cela va lui retomber dessus, qu’il ne sait pas dans quelle merde mon frère l’a mis etc… Ils lui annoncent qu’ils vont réfléchir à son sort et au bout de 30 minutes de palabre entre eux ils font rentrer mon frère et mon cousin dans une pièce. Ils lui annoncent que soit ils le mettent 3 jours en prison en attendant le prochain avion, soit ils trouvent un arrangement. Mon cousin qui a l’expérience de l’Afrique demande à parler au chef en tête à tête et règle l’affaire…. Le chef fait faire un papier à mon frère et lui confisque son passeport qu’il devra récupérer le jour de son départ dans huit jours. A la moindre anicroche ça sera la prison ! On a même pas commencé notre séjour que c’est déjà un film ! Bon mon frère est là mais il a pas sa valise qui est repartie à la Réunion. L’hotesse de Air Australe lui a laissé une trousse avec un pijama, un Tshirt, une brosse à dents .Pour le reste il va falloir compter sur Bibi, finalement peut être que j’ai bien fait de prendre beaucoup trop de matos ? Heureusement Alain lui sort aussi quelques fringues de pêche.
On s’installe dans nos cabines, les 2 équipes de frères dormiront dans les plus grandes cabines à l’avant du bateau, Odin et Philippe dans les cabines arrières, Alain et les 4 de l’équipage du catamaran dans le carré et un peu partout tandis que Bertin le marin d’Alain, Jean Claude et Blacky dormiront sur les bateaux de pêche. Bon c’est pas tout confort mais on est pas venu pour se dorer la pilule, on a l’eau chaude, des douches et l’équipage est au petit soin, on va pas se plaindre…
On passe à table et là je dois tirer mon chapeau une bonne fois pour toutes à Laurenne la cuisinière Malgache qui nous a régalé matin , Midi et soir. Tous les matins au petit dej, Crêpes, œuf au plat, tartines, jus de fruit, fruits frais etc.
Le midi sur les bateaux dans des tupperwares, entrées, plats, dessert tous délicieux et le soir c’était tout simplement grandiose, des apéros à base de carpaccios des quelques poissons que nous avions prélevés, et des mets vraiment élaborés pour une petite cuisine de bateau. J’ai certainement mangé la meilleure mousse au chocolat de ma vie et c’est mon dessert préféré ! Son secret ? Du Cumbawa ! Un citron vert exotique que je connaissais déjà mais pas dans ces circonstances. Merci encore Laurenne (j’ai un peu honte des photos qui ne mettent pas tout ça en valeur) !

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Jour 1, l’échauffement:

Bon, passons à la pêche ! on est levé à 6H par Alain, je suis crevé j’ai du dormir 2H à cause de la chaleur et de mon frère d’1M90 qui bouge et qui ronfle, entre l’avion et ça je suis pas en pleine forme mais l’adrénaline de la pêche à venir me booste. On se sépare en 2 équipes, j’irai avec mon frère et mon cousin sur le bateau d’Alain tandis que Odin et les 2 autres frangins iront avec Jean Claude. Sur le bateau on fait connaissance avec Bertin le marin d’Alain. Ce malgache est tout simplement exceptionnel, il est tout le temps entrain de se marrer et nous sort un rire à explosion toutes les 5 minutes pour tout et n’importe quoi, c’est un bonheur de pêcher avec lui.

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Virgile et Philippe ouvrent le bal avec un doublé de carrangue au popper tandis que moi je sors une grosse bonite. Je prends mon premier Mérou au Jig puis une belle orphie, un green job fish (dit aussi « poisson poulet »), une carrangue gros yeux.
On fera environ une quinzaine de poissons au bateau à nous trois. Je rate une belle carangue au ferrage et Virgile se fera un combat dantesque où je serai obligé de l’aider sur un poisson non identifié, casse à la tresse, on est un peu dégouté mais ce n’est que le premier jour et Virgile a déjà battu son record de poisson 5 fois aujourd’hui.
La zone de pêche est immense et je suis très surpris car on pêche assez loin des côtes pourtant ce n’est pas très profond (entre 10 et 40 mètres)

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Jour 2, la mise en bouche :

Odin échange de bateau avec Philippe qui va avec Rémi et Yan. Les 2 bateaux de pêche sont encore amarrés au catamaran et Odin aperçoit des rémoras (poissons ventouses) qui squattent le dessous de la coque. Il prend une canne avec une cuillère à bonite et Boum il s’en prend une alors qu’il est entrain de se laver les dents, Alain et Bertin se marrent, ils n’avaient jamais pensé à faire ça. Personne n’y aurait pensé, il y a que Odin pour faire un truc pareil.
On démarre et Virgile commence les hostilités avec un superbe Vivaneau Maori et un Mérou Babone, on sortira pas mal d’espèces : Bec de Canne, Sériole Amoureuse, Mérous étoilés, Barracudas et quelques carrangues. En tout une quinzaine de poissons à trois et pareil pour l’autre équipe en variant les techniques au popper (leurre de surface) et au jig (pêche verticale)

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Jour 3, le petit plus en moins :

Cette fois ci c’est Rémi et Yan qui viennent avec Virgile sur le bateau d’Alain et Bertin, tandis qu’Odin et moi rejoignons Philippe sur le bateau de Jean Claude et Blacky. On essaye de varier les équipes tous les jours car c’est plus convivial. Chaque matin c’est la compète par bateau et on rivalise de gentillesse à base de « bonne pêche » et « que le meilleur gagne ». Je profite de ce CR pour vous demander à vous « non pêcheur » d’arrêter de souhaitez « bonne pêche », cela porte malheur et à chaque fois que cela sort de votre bouche, vous faites grincer des dents. Personnellement je ne suis pas superstitieux mais pour certains pécheurs, vous allez leur pourrir leur journée !
Ce fut une belle journée marquée par trois évènements. Le premier a eu lieu sur l’autre bateau ou Rémi casse sur un énorme Marlin (environ 150 Kilos), il l’a pris au Jig sur 40 Mètres de fond mais le marlin a cassé la ligne après un 3eme saut.
Sur notre bateau, en surface un Thasard a coupé l’assist hook du popper d’Odin avant qu’un énorme Thon à dent de chien (TDC) ne fasse son attaque, mal piqué ou mal férré, le TDC s’est décroché. Pour ma part j’ai eu la chance de voir un superbe espadon voilier suivre mon leurre sur 20 Mètres jusqu’au bateau mais je n’ai pas réussi a le faire mordre malgré mes « Stop and go » et changement d’animation, a priori j’aurais du accélérer mais mon manque d’expérience m’a joué des tours. Dommage car avec ces trois poissons notre équipe aurait changé une journée Lambda en jour exceptionnelle. C’est ça la pêche, la prochaine fois nous aurons peut être plus de réussite. Une chose est sûre il y a vraiment de beaux poissons et nos guides nous ont emmené au bon endroit.

Nous aurons quand même le plaisir de faire une belle pêche avec des thons jaunes pris au popper qui finiront directement en sashimi sur le bateau, des belles carrangues, un beau thazard pris par Philippe, 2 petits requins et des mérous. On tentera même de trainer un peu un montage bonites « haute couture » de blacky pour tenter un marlin ou Espadons voilier mais sans succès. Le soir nous arrivons dans la baie de Narinda, c’est magnifique, nous pêchons au milieu des baobabs et partageons ce moment avec des pécheurs locaux qui sont dans des bateaux à voile et à rames d’un autre temps. nous leurs offrons un peu de poissons pour améliorer leur quotidien et Virgile battra tous les records de la journée avec trois superbes carrangues ignobilis (carrangue à grosse tête)dont deux dépassant les 20 kilos, prises au Stickbait Nomad dans très peu d’eau. C’est le débutant du groupe et il nous met une raclée, aux innocents les mains pleines…
Cette journée a été riche en émotion avec la visite de 3 requins baleines énormes, de dauphins, de tortues et de raies, pas de photos car nous avons été plus spectateurs qu’autre chose…

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Jour 4, plus de peur que de mal :

On rechange les équipes, je suis avec Yan et Virgile tandis que Philippe, Odin et Rémi sont sur le bateau d’Alain. On commence a popper au pied des baobabs et je prends une grosse attaque en surface, c’est une belle petite carpe rouge, à peine remise à l’eau on entend des cris venant d’un petit voilier de pêche locale, les pêcheurs nous préviennent qu’il y a une chasse de carrangue, ils sont trop loin pour y aller mais nous font profiter de leur découverte. On se dit que si on en attrape on leur offrira le poisson. On se dirige vers la chasse et lançons nos leurres, personne ne se pique, on court après les poissons en changeant de leurre, on ne comprend pas pourquoi ça ne mord pas et on essaye chacun 5 ou 6 leurres différents, popper, stickbait, pressbait, cuillère, tout y passe sans succès jusqu’à ce que je sorte l’arme fatale ! Le Nissart pop qui m’accompagne partout ,fait par Olivier Bensa, un crafteur Niçois, un petit popper rouge et noir avec l’aigle de nice, il est en bois fait 10cm ce qui est relativement petit mais pop très bien, il m’accompagne partout et au premier lancer c’est l’attaque ! A peine remonté les autres pêcheurs locaux me lancent « Eh Waza, donne moi ton poisson Waza », comme vous l’aurez compris les Waza c’est les blancs, pour les blanches c’est les « Wazettes ». Mais choses promises choses dues on repart offrir le poisson aux pêcheurs en voilier qui nous avait avertis .

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On se dirige finalement vers le large et Yan sort une belle Carangue au popper mais c’est le drame. Blacky qui décroche tous nos poissons se plante accidentellement l’assist hook dans le bras, l’hameçon est énorme et il est solidement planté ! On décide de rejoindre l’autre bateau, Alain prend les choses en main et fait une piqure anti douleur à Blacky, on ne peut pas retirer l’hameçon, on estime que c’est trop risqué car il est vraiment profond.

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Bertin qui connaît bien le coin nous dit qu’il y a un village sur une ile pas loin nous décidons de tous nous y rendre pour y trouver un médecin. Blacky va bien, c’est un colosse et il ne moufte pas mais bon faut lui retirer ce truc ! Lorsque nous arrivons sur l’ile il y a 2-3 cabanes et quelques pecheurs, ils nous disent qu’il y a un médecin à 2km à pied, nous restons avec Jean Claude sur la plage tandis que Bertin et Alain accompagne Blacky. Ça fait 4 jours qu’on a pas touché terre et ça fait du bien. On doit être très vigilent car la marée baisse et on doit régulierement avancer les bateaux, finalement Odin et Virgile prennent un bateau et Jean Claude l’autre, on ne peut plus rester au mouillage sans quoi on risque de rester coincé longtemps. Je reste sur la plage avec Rémi, Yan et Philippe en attendant les autres. On discute un peu avec les locaux et je trouve un leurre Home Made en bois et plomb magnifique, Philippe a essayé de l’échanger contre 2 leurres à nous tout neuf mais sans succès, ils etaient attaché à ce leurre qui a du les nourrir un paquet de fois.

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Au bout d’une heure et demi ils sont de retour, Blacky a un gros bandage orange, il est tout sourire et a même eu une bise de la doctoresse ce qui rend hilare notre Bertin. Alain a tout filmé, il a eu la bonne idée d’amener une copie de l’hameçon pour que le docteur comprenne bien comment c’est fait ainsi que sa pince à sleeve pour pouvoir écraser l’ardillon. Ce ne sont que des petits détails mais ça change tout. Alain a vraiment bien géré cette situation difficile.

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On marche 400 Mètres de l’eau jusqu’à la taille pour rejoindre les bateaux qui sont un peu plus au large. On décide de déjeuner et de repartir à la pêche, plus de peur que de mal finalement.

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On enchaine directement avec un doublé, je prends une GT tandis que Virgile prend un énorme barra, ce coquin se permet même le luxe de battre mon record du Panama. Il ne nous aura rien épargné ! On enchaine quelques prises mais la pêche est difficile, on commence à rentrer vers le Catamaran qui a déjà commencé le chemin inverse de retour vers Nosy Bé, nous croisons l’autre bateau qui pêche une barrière de corail. Virgile lance son popper et une immense gerbe éclate à la surface « BOUUUM » c’est une grosse GT que doit combattre Virgile, sur l’autre bateau Rémi est attelé à un poisson identique, après un combat d’environ 10 Minutes le poisson est sur le bateau, on crie tous de joie et après quelques photos le poisson de plus de 25 kilos repart à l’eau, Rémi n’a pas cette chance son poisson a cassé sa ligne. Le coucher de soleil est sublime, quelle journée !

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Cette nuit je dormirais à la belle étoile, le ciel est incroyable, les étoiles, la voie lactée n’ont pas leurs pareilles dans cette immensité sauvage.

Jour 5 : On aura tout essayé.

Les coefficients de marée sont bien bas aujourd’hui et cela sera pareil demain, on sait que cela va être plus difficile à partir de maintenant mais on est en mode robot et on ne lâche rien. Odin a échangé sa place avec Yan et il faut attendre 11H soit 4H de pêche pour attraper nos premiers poissons, heureusement c’est une période d’euphorie et on fera en 2H toute notre pêche de la journée, tout au jig, ça sera bien sympa car on enchainera doublé, tripplé et même quadruplé avec l’aide de Jean Claude, Carangues Bleues, GT, Sériole et Mérou seront montés au bateau et relachés sans encombres. Je perds 3 jigs à cause des thazard aux dents accérés qui coupent nos lignes à la descente, enfin je prendrais ma plus belle GT du séjour, estimée entre 18 et 20 kilos je n’ai pas réussi à remplir mon objectif de plus de 25kg. Tant pis ça sera pour la prochaine fois. On tente de mettre quelques petits poissons en vif (des petits barra et carangues 3 points) mais malgré notre pugnacité on sent que ça ne mordra plus, on a passé la période d’euphorie, Virgile cassera sur une carrangue au popper en fin de journée et ça sera tout… Les autres ont eu les mêmes difficultés que nous mais on su tirer quand même notre épingle du jeu avec 2 gros mérous de 30 et 40 kilos pris au jig et à l’appât.

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Jour 6 : la der des der, le bouquet final

Cette fois çi je fais équipe avec Rémi et Yan sur le bateau d’Alain. La journée va être courte car on rentre aujourd’hui à Nosy Bé et il y a 2H de navigation pour rentrer. Nous sommes décidés pour ce dernier jour à attraper un gros poisson. Après quelques coups de pop et une carangue 5 points prise par votre serviteur, nous nous dirigeons vers des fonds de 80M pour tenter de prendre un TDC, une grosse GT ou un gros mérou au jig. Tour à tour nous nous prendrons tous les 3 un gros rush suivi d’une casse, Alain nous explique que certains mérous ici peuvent faire plus de 250 kilos et si par malheur il y a un trou à proximité c’est impossible de les arrêter et une fois qu’ils sont dedans , le fil s’use sur la roche et finit par casser. Au bout de 2H de jig on commence vraiment à fatiguer car jigger sur 80 mètres de fond avec du gros matériel et des jigs de 250 grammes n’est vraiment pas de tout repos mais sans ça impossible d’avoir la chance de sortir un monstre des profondeurs. Rémi est comme possédé et hurle tout en jiggant « je sens qu’il est là, il me tourne autour » et faut croire que la méthode Coué marche car après 15 minutes d’incantation c’est le départ, le poisson prend au moins 100 mètres de fil mais nous sommes maintenant loin des falaises sous marines et il y a peu de chances que le poisson trouve un trou pour s’y mettre. Alain gère le bateau pour nous amener le plus possible en pleine eau et nous devons juste faire attention à ne pas lever trop la canne lors du combat afin de ne pas avoir trop de tension dans la ligne et éviter la casse. On a décidé qu’on ne toucherait plus au frein du moulinet car c’est le meilleur moyen de casser. Après 10 minutes de combat Rémi demande à ce qu’on le remplace et c’est Yan qui le relaie puis moi, au bout de 35 minutes de combat on hésite entre un mérou géant ou un gros requin. Alain nous raconte qu’il a déjà vu un combat de 6 heures avec un Marlin, on est pas sereins ! On est de plus en plus fatigués , le poisson nous met des gros rush et récupère en 10 secondes ce qu’on lui a pris en 1 minute, Bertin nous traite de gonzesse et nous dit qu’un poisson comme ça il le remonte tout seul sans problème (suivi d’un gros rire à explosion), le pire c’est que c’est possible, on l’a vu popper et c’est un furieux infatigable… Finalement au bout de 50 minutes de combat et au moins 10 relais entre nous on voit une grosse tache blanche monter, je dis : « c’est un requin », Bertin dit « une raie », finalement c’est un énorme requin à pointe blanche de 3 mètres et estimé à 250 kilos par Alain qui arrive au bateau. On se sent vraiment tout petits à coté de ce poisson, celui là même qui hante vos cauchemars, Yan dit a Bertin « Oh Bertin tu récupères mon Jig » et lui de répondre en se marrant « ah non non on coupe là », hors de question de mettre ses mains la dedans. On libère le requin qui repart tranquillement vers les fonds, on est épuisés et heureux, quel magnifique épilogue pour ce superbe voyage.

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On rentre passer notre dernière nuit à Nosy Bé avec une vraie douche, une climatisation, un grand matelas et la terre ferme. Un dernier burger de Zébu et le lendemain après avoir acheté du poivre, de la vanille et de l’ilang ilang on prend un taxi pour l’aéroport.

Au revoir Mada, on reviendra.

A l’aéroport je croise un groupe d’Italien et un groupe de Russe, ils me disent qu’ils ne sont pas satisfait de leur séjour de pêche, que cela a été très difficile, on entends aussi un Français se plaindre « c’était mieux les Bijagos! », bref on s’en est bien tiré finalement, ça n’a pas été l’euphorie mais on a quand même pris une belle variété de poisson
Le trajet de retour est long, très long, on est tous content de rentrer chez nous mais on sait qu’il va falloir se taper 3H30 de route après nos 10H de vol.

J’ai hâte de voir la tête de ma fille Mila quand je vais lui offrir une dent de barracuda pêché par tonton! Peut être qu’un de ces 4 elle viendra avec moi, en attendant je pense déjà de mon prochain voyage de pêche, il y a tellement d’endroit ou je rêve d’aller, Colombie, Brésil, Costa Rica, Mexique, Norvège, Canada, Australie, Maldives, eau douce ou eau de mer tant qu’il y a des poissons à attraper vous pourrez compter sur moi pour vous raconter mes histoires de pêche.

Fishement Votre

Et voila une petite vidéo de la Canne « Super Mario » en action:

Une réflexion sur “Fishing Trip @ Madagascar

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