Pike Fishing @ Sibbo Lake – Sweden

Après nos deux premiers voyages ensemble en Espagne puis en Irlande, Yahn m’a proposé de venir avec eux en Suède. J’avais déjà fait 2 voyages de pêche dans ce pays avec un goût d’inachevé (surtout mon deuxième voyage dans la Baltique) et Yahn et Léo ont été dithyrambiques sur cette destination. Val, leur petit frère (seulement par l’âge), n’y était jamais allé non plus et était bouillant. Notre groupe se greffe donc au groupe déjà monté par Jérôme qui avait fait découvrir la Suède aux frérots l’année passée. Alors déjà, un grand merci à Jérôme de nous avoir conviés mais surtout de nous avoir super bien « coachés » avant le voyage. En effet, c’est le 8ème ou 9ème voyage pour lui sur ce lac et il le connaît très bien. 

Ce qui est dingue, c’est qu’il m’a fallu complètement sortir de ma zone de confort pour appliquer sa technique quelque peu inhabituelle (en tout cas pour moi). On a eu le droit à plein de petites vidéos nous expliquant quel type de leurres utiliser : majoritairement des souples de taille moyenne (entre 12 et 16cm), quelques tout petits leurres à palettes et des gros Spinners. Et aussi à des vidéos d’animations de sa technique en live sur le spot. Celle-ci consiste à lancer sur les bordures, laisser tomber le leurre au fond, mettre 2 coups de moulinet, relaisser tomber au fond et ainsi de suite jusqu’à ce que le leurre arrive au bateau (en général moins de 20 secondes plus tard). On fait donc beaucoup de lancers, c’est presque ce qu’on pourrait appeler du Power Fishing, sauf que les poissons de ce lac sont très tatillons et le « pattern » (taille, coloris, plombée, style de leurre) change régulièrement durant une même journée et il faut le trouver avant de prendre son temps pour peigner toute la bordure…. J’aurai donc été longuement préparé et briefé par Yahn et Léo puis par les vidéos de Jérôme. Tout cela m’a grandement servi. Avoir les bases c’est bien mais l’expérience, c’est mieux. Revenons donc à nos moutons….

Nous partons tous les 4 de Nice avec un vol direct de 3h avec Norwegian suivi de 15 minutes en voiture de location pour rallier la capitale. L’horaire des vols nous oblige à passer la nuit à Stockholm, je l’ai déjà fait 2 fois et ce n’est pas vraiment une ville que j’apprécie particulièrement mais nous trouvons un hôtel sympa et surtout un super restaurant qui nous permettra d’apprécier une cuisine scandinave re-visitée fort sympathique, je vous met d’ailleurs le lien ici car ça vaut le détour (https://bistrobestick.se/). 

Le lendemain, nous prenons la voiture de location et nous voilà partis pour 1h30 de route vers le Lac Sibbo près de la ville de Nyköping. Nous arrivons dans une grande allée avec, au fond, un véritable château ! Yahn nous explique que le domaine appartient à un noble local qui est un riche propriétaire terrien (il a d’ailleurs son propre étang de pêche et de chasse), celui-ci a décidé il y a quelques années de fermer le Lac Sibbo au public. Le lac dispose d’un petit canal vers la Mer Baltique, ce qui permettait à tous les poissons de la mer Baltique de s’offrir une pause dans ce havre de paix d’environ 700 hectares (pour les Sudistes c’est presque le double du Lac de Saint Cassien) mais aussi à n’importe qui de s’y rendre. 

Afin de faire respecter cette fermeture au public, il a donné le lac en gestion à Big Fish Sweden (https://bigfishsweden.com/) qui sont les seuls autorisés à pêcher là-bas. Cette organisation dispose de 5 bateaux en libre service (un moteur thermique à l’arrière, un moteur électrique à pédale à l’avant) ainsi qu’un bateau de guidage qui leur permet d’accompagner les pêcheurs dans leurs quêtes de poissons record. Certains guides suédois aussi sont autorisés à venir de manière sporadique, nous pouvons ainsi citer la très connue et talentueuse Cécilia Gronberg Aka Zander Queen (https://www.instagram.com/zanderqueen/).Tout ce petit monde est soumis à la même règle, le lac est 100% No Kill. Il est donc interdit de garder les poissons pour le grand bonheur des pêcheurs sportifs que nous sommes. Pour nous pêcheurs français, nous passons par l’agence DHD Laika (https://www.dhdlaika.com/) qui commercialise cette destination ainsi que 3 autres de Big Fish Sweden, que j’attends d’aller explorer lors de prochaines aventures.

Lorsque nous arrivons près du hangar à bateau, Pelle, le Suédois, qui guide et s’occupe du Camp « Sibbo », nous accueille avec un grand sourire. Après les présentations d’usage, il nous amène à la Sibbo House, habitation en bois typiquement suédoise qui est au bord du lac. La maison est divisée en 4 appartements. Nous nous installons au premier étage qui dispose de 2 appartements communicants et sera parfait pour notre groupe de 8 personnes. Dans l’entrée, un panneau indique fièrement les prises métrées de l’année, et c’est de bonne augure car il y en a déjà pas mal alors que c’est le début de saison. Les frérots (Yahn, Léo et Val sont frères) iront dans une grande chambre de 4 lits, tandis que moi je prendrai la chambre d’Harry Potter (clin d’oeil à Thomas), micro-pièce type cabine de bateau située juste au dessus de l’escalier principal. Après avoir déballé nos affaires et sorti les cannes du tube, nous reprenons la voiture et filons à Nykoping à 25 minutes pour faire des courses. En effet, nous devons préparer tous nos repas, c’est vrai que c’est un luxe lorsqu’on est dans un camp de pêche de ne pas avoir à se préparer à manger. Là, il faut tout faire, les courses, les repas, la vaisselle etc… c’est un peu crevant après avoir pêché 12h par jour mais, l’avantage, c’est qu’on s’organise comme on veut et comme il ne fait nuit que 4 heures par jour, nous sommes libres de pêcher, de s’arrêter et de manger quand on veut. Arrivés au supermarché, nous remplissons 2 caddies car nous avons aussi fait les courses pour Jérôme et son groupe. Nous allons prendre nos repas du soir ensemble à base de BBQ dans le jardin mais pour le matin et le déjeuner, chaque groupe fait ce qu’il veut.

Soirée Pré-Fishing

Une fois les courses rangées, il est 15h, on prend tout de suite les bateaux pour quelques heures de pêche. Pour Val et moi, c’est notre première sur le lac et notre première avec un moteur électrique avant à pédale… Léo aura donc le privilège de devoir me guider pour cette première après-midi tandis que Val ira avec Yahn.

Nous voilà donc sur le ponton du lac à 100 mètres de la maison, c’est vraiment le top d’habiter si proche du spot de pêche. Pour la navigation, c’est assez simple, il y a quelques zones interdites qui nous ont été indiquées et les zones dangereuses sont signalées par des bidons flottants. A chaque moment, nous décidons du spot de pêche et nous nous y rendons avec le moteur thermique, une fois sur zone c’est au moteur électrique que nous prenons le relais afin d’être les plus discrets possibles. Je prends les commandes du bateau et nous nous dirigeons vers notre première baie. Une fois sur place, c’est Léo qui est à la manoeuvre.

Comme je le disais en préambule, on pêche avec des leurres de taille moyenne voir petite. J’ai pris 4 ensembles : 

  • Une Casting 10-40 grammes, Savage Gear SG4 avec le moulinet Savage Gear SG4
  • Une Casting 50-170 grammes, EverGreen Super Stallion GT avec un moulinet Daiwa Steez
  • Une Spinning 5-25 grammes, Evergreen Light Cavalry avec un moulinet Shimano Stella 3000
  • Une Casting 10-40 grammes, Ioda kikuyu avec un moulinet Daiwa Zillion

Nous commencerons la pêche avec les incontournables shads équipés de palettes avec la technique « Jérôme Planes » et je sors rapidement mon premier poisson qui fait 85cm. Finalement ce sera la moyenne du séjour (ce qui est assez énorme). Nous enchaînons les poissons avec Léo et je comprends que si c’est tous les jours comme ça, la pêche va être exceptionnelle. Nous irons de baie en baie, de spot en spot jusqu’à environ 19h.

Le premier bilan est dingue en tout juste 3 heures :

Je fais 8 brochets (dont 2 de 92cm).

Léo fera 7 brochets et 2 perches dont son record (42,5cm).

Yahn fera 10 brochets (dont 1 de 92cm) et 2 perches.

Val commencera timidement avec 4 brochets en ne pêchant qu’au Big Bait (il lui faudra cette première expérience pour comprendre que la pêche est différente ici).

Nous rangeons vite fait le matériel dans le hangar qui est mis à notre disposition, puis nous filons vers la Sibbo House afin de prendre l’apéro et de faire connaissance avec l’équipe de Normands amenée par Jérôme. Celle-ci est composée de Thomas qui est déjà venu et qui est un pêcheur de Carnassiers expérimenté, de Stéphane qui est juste (excusez du peu), multi champion du monde de pêche au coup et de son épouse Sylvie qui va pêcher un petit peu mais qui aura aussi l’occasion de se balader dans les magnifiques forêts environnantes.

Les Frérots m’avaient prévenu, si on n’est pas là, les Normands se nourrissent de chips, de pâtes et de Pizzas surgelées… Pour nous, c’est hors de question, un bon voyage de pêche doit aussi être accompagné de chaleureux diners bien arrosés, donc on plante le décor direct en faisant un bon BBQ fait de saucisses de rennes et de brochettes de boeuf maison. Finalement on trouvera un bon rythme tout le séjour et chacun mettra main à la pâte tous les soirs.

Ici le Soleil se couche vers minuit et se lève à 4h, on pêche donc énormément (13h) et on dort peu (entre 5 et 6h).

La journée type (avec quelques variations), c’est : lever 4h, au bateau à 4h30 (petit dej sur l’eau vers 8h avec cafés et gâteaux à la cannelle), à 12h30, déjeuner à la Sibbo House (souvent des pâtes ou des sandwichs), sieste jusqu’à 14h, puis de 14h30 à 19h30 sur l’eau.

DAY 1: 1ère grosse journée de pêche et je ne suis pas déçu.

Le réveil sonne à 4h puis re-sonne à 4h15 et c’est, comateux mais décidés tels des zombies en quête de chair fraiche, que nous nous « mouvons » vers le ponton. Avec le boucan que les escaliers font lorsqu’on descend, il est clair que la pauvre Sylvie en est quitte pour se réveiller aussi tôt que nous, même si elle ne pêche pas le matin….

Cette fois-ci, je fais équipe avec Yahn et nous jetons notre dévolu sur une des nombreuses grandes roselières de ce lac. J’enchaîne assez rapidement les brochets tandis que Yahn rate toutes ses touches, il est mal réveillé mais son orgueil est touché et cet échec agira comme une bonne douche glaciale. Il remonte rapidement la pente, on est au coude à coude, chaque poisson compte, on se tire la bourre et on enchaîne même le premier doublé du séjour. Il est 8h lorsqu’on décide d’échouer le bateau dans les roseaux le temps d’un petit déjeuner, on savoure notre café, nous en sommes déjà à 15 poissons en 2h30 de pêche, cela semble juste irréel et on ne boude pas notre plaisir. On vient à peine de commencer à pêcher. C’est quoi cet endroit de dingue?

Ici la météo change très rapidement et on peut être habillé comme en hiver le matin et en short, t-shirt à midi. L’impact est réel sur la pêche car cela bouleverse les envies des poissons et le menu qui leur convenait très bien à 9h sous un ciel bleu (un shad de 14cm jaune) ne conviendra plus à 11h avec un ciel couvert et du vent (un gros spinnerbait…), c’est le jeu du chat et de la souris. Où es-tu ? Que veux-tu ? C’est vraiment super ludique, surtout lorsqu’on a la satisfaction de trouver la pêche. Pour s’entraider, on profite du feed sur Messenger pour se donner les patterns trouvés entre les bateaux, ça rassure que les autres fassent rien si on ne fait rien… ça veut dire que les poissons sont « off » sinon on s’empresse d’essayer le pattern qui marche et effectivement ça fait souvent la différence. L’eau est très teintée en permanence et donne peu d’indications sur les suivis qu’on pourrait avoir, il n’y a que les touches (ou leur absence) qui nous permettent d’avoir une idée de ce qu’ils veulent.

Lorsqu’on rentre à midi, on est à 31 poissons (16 pour moi et 15 pour Yahn), on est super heureux, on croise des Suédois qui ont fait 1 sandre… Ils nous prennent limite pour des mythomanes… Quand on arrive à table, on est impressionné par les scores de Jérôme et Thomas (qui pêchent seuls), ils ont le double de poissons ! Stéphane n’est pas très loin non plus. Thomas a déjà fait deux métrés, c’est insane ! Val et Léo en ont fait moins mais ont varié les plaisirs avec un sandre pour Léo (qui bat son record) et plusieurs perches pour le tandem.

Après un déjeuner rapide et une sieste d’une heure, on repart à l’assaut, l’après-midi est beaucoup plus difficile et il faut attendre 17h pour recommencer à avoir des touches, mais quelles touches ! Je fais un superbe 96cm, et Yahn un 92 et un 91cm. Je n’ai toujours pas fait de perches, alors, 1h avant l’heure de l’apéro, Yahn décide de m’emmener à « l’île aux mouettes », un îlot de 20m2 au milieu du lac. Il y a très peu de fond et nous sortons les « Déracoup », des petits leurres durs à palette, il faut les lancer proches de l’île et les ramener assez vite pour ne pas s’accrocher car il y a très peu de fond sur les 20 premiers mètres. L’enjeu est de tourner autour de cette île et de trouver où sont les perches. Rapidement, nous les enchaînons et je bats mon record avec un 42cm (bon ok c’est pas foufou mais je ne pêche jamais la perche). 

Il est 19h et le décompte est dingue.

J’ai fait 21 poissons, 13 pikes et 8 perches.

Yahn à fait 17 brochets et 1 perche.

Val 6 brochets et 1 perche.

Léo 7 brochets (dont un 93cm), 3 perches et 1 sandre (un des rares du séjour).

Thomas qui est seul sur le bateau a fait 42 poissons dont le top 3 (109, 100 et 95cm)

Les Normands nous ont mis une raclée alors que nous avions nous-mêmes fait bien mieux que les Suédois et le groupe de Polonais qui sont sur place et qui tournent une émission TV. 

Honnêtement aucune jalousie de ma part, je suis sur mon petit nuage, heureux de partager ces instants avec eux. Ce soir-là, ce sera côtes de porc marinées et légumes grillés, le tout au BBQ. Soirée arrosée, le lendemain matin va être difficile.

DAY 2 : Premier jour en autonomie et des records qui tombent

Aujourd’hui, c’est le baptême du feu car je suis sur le bateau avec Val, on a 1 jour et demi de pêche sur le lac, on le connaît donc peu et on n’est pas encore tout à fait à l’aise avec le moteur-avant qu’on commande avec une pédale (d’ailleurs on a tous des crampes de fou aux mollets). 

Tous les autres bateaux ont déjà plusieurs semaines à leur actif et on n’a pas envie de se prendre une branlée (enfin si, mais en restant dans les mêmes proportions que la veille). Les 2 premiers jours, Val n’a pas fait beaucoup de poissons, je suis plus vieux et j’ai clairement plus d’expérience que lui, alors je me mets quand même un peu la pression pour faire faire du fish à notre bateau. Même si Yahn est le plus acharné, le plus capé et le plus passionné des 3 frérots, je prends beaucoup de plaisir à pêcher avec Val ou Léo qui ont un très bon niveau et ne lâchent jamais rien. Pêcher avec eux, c’est l’assurance de passer une bonne journée. Disons-le clairement, je suis sur-motivé.

Tout le monde est à la mise à l’eau en même temps et chacun se précipite vers son spot.. Pour nous, c’est « au petit bonheur la chance » et je propose à Val de tenter de pêcher la Roselière qui se trouve immédiatement après la mise à l’eau. Je n’ai vu personne pêcher cette zone la veille et je me dis que les poissons ont été laissés tranquilles. J’expose ma stratégie à Val qui valide et nous commençons donc à peigner la zone. Le temps est assez couvert et ça souffle un peu. Afin de trouver le bon pattern, nous commençons chacun avec des couleurs différentes et, peu de temps après, Val touche son premier brochet de la journée, puis nous les enchaînons et sommes rapidement à 5 partout après 1h30 de pêche. 

Je suis rassuré car il ne reste plus qu’un Pike pour que Val batte son record de la veille et nous avons encore plus de 10h de pêche devant nous. Ça se passe très bien aussi sur les autres bateaux (Léo a fait un métré et Yahn enfile les poissons comme des perles). On gagne en confiance, on sait qu’il y a des moments calmes et des moments d’euphorie. Entre chaque temps, il faut trouver le pattern. J’en profite pour battre à nouveau mon record Perche avec un belle 44cm au Shad à palette, même chose pour Val avec une 38cm.

En général, on prend les perches lorsqu’il y a des rochers et les brochets dans les roselières mais il arrive fréquemment de prendre « l’autre » poisson et c’est pour cette raison que nous pêchons constamment en 90/100, et a priori, cela n’empêche pas les perches de mordre. D’ailleurs, ce jour-là, je me ferai couper mon fluoro pour la première fois de ma vie depuis que je pêche le brochet en 80 livres. 

Le soir c’est le moment des comptes, les 2 Suédois hallucinent de nos scores, on est obligé de leur montrer nos photos… Il faut dire qu’on ne pêche pas du tout de la même manière et qu’ils recherchent particulièrement le Sandre. 

Je fais 17 poissons, 15 brochets (dont un 95cm) et 2 perches (dont une 44cm). 

Val me coiffe sur le poteau avec 21 poissons, 19 brochets (dont 92 et 90cm) et 2 perches.

Léo fait 17 poissons, 12 brochets dont un métré et 5 perches.

Yahn battra son record de poissons en une journée avec 36 poissons (18 brochets et 18 perches)

Thomas fera tout seul 45 poissons avec rien au dessus de 90cm (rien en dessous ?) (indécent !)

Le soir, rebelote, BBQ et compagnie !

Day 3: A la découverte du Rotchézaré

Ce matin, je suis avec Léo (comme vous pouvez le constater, on tourne tous les jours). Il fait beau mais il y a un peu de vent. Pour nous, c’est une journée contrastée car on fera du poisson tout le long de la journée mais sans période de folie, une journée assez molle mais constante. Léo décide de m’amener pêcher à l’entrée du canal qui mène à la Baltique, c’est d’ailleurs là qu’ils avaient logé l’année précédente dans une autre Guest house qui n’est maintenant plus commercialisée. Lorsque nous arrivons, nous voyons deux personnes à pied sur la berge s’enfuir, Léo m’explique que ce sont des braconniers, il est en effet interdit de pêcher sur ce lac privé et lorsque nous nous approchons, on voit des glacières, des porte-cannes etc, les mecs doivent être une dizaine tous planqués dans les fourrés… On pêche un moment à cet endroit avant de repartir avec un ou deux poissons dans l’escarcelle. A peine à 100 mètres, on voit les silhouettes reprendre leur poste, c’est un sketch.

Dans la baie suivante, on fait un massacre dans les règles et nous enchaînons les poissons presque à chaque lancer pendant 20 minutes puis plus rien pendant un moment. Finalement, juste avant de rentrer, je repère des bidons flottants qui marquent une zone de danger, je dis à Léo que s’il y a des perches autour des rochers il doit y en avoir à cet endroit. On fait donc attention et essayons d’appréhender notre dérive correctement pour rester à distance des rochers mais suffisamment près aussi pour pouvoir lancer. Dès le premier lancer, c’est pendu, mon intuition était la bonne et nous enchaînons nos derniers poissons, des perches mais aussi des brochets et le deuxième sandre du groupe, encore une fois pris par Léo.

Nous rentrons car l’heure de l’apéro sonne le glas mais nous savons d’ores et déjà que nous avons repéré une nouvelle bonne zone: le Rotchézaré.

Les scores du jour:

Je fais 22 poissons (20 brochets, dont un de 92cm et 2 perches).

Léo fait 23 poissons (20 brochets, 1 sandre, 2 perches).

Yahn fera 31 poissons, la plupart au Spinner, 26 brochets et 5 perches.

Val 19 poissons (3 perches et 16 brochets, dont son record de 94cm).

Thomas fera 49 poissons dont un brochets de 101 cm (3ème métré pour lui dans le séjour).

Jour 4: Spinner Day

Ce matin, je repars avec Yahn, et on fait son traditionnel passage à son île aux mouettes pour commencer la journée avec quelques perches dans l’escarcelle, mais mon premier poisson est un joli brochet que je fais en spinning au déracoup. Quelques secondes plus tard, Yahn fera un gros gardon et on imagine bien que mon brochet n’était pas là par hasard…

On se remet en quête des brochets dans les roselières mais la pêche est très dure et on a du mal à faire du poisson…. Yann me dit: « Ecoute c’est dur, ne perdons pas de temps, on fait des sauts de pointe de roselières » et il a raison puisqu’à chaque pointe, on fait un poisson. Ça nous oblige à naviguer plus mais, au moins, on ne ratisse pas des zones vierges et celles-ci sont pratiquement toujours squattées par un gros. Il pleut et, la pêche n’étant pas extraordinaire ce matin, nous décidons d’arrêter à midi car nous devons retourner à Nikoping pour faire des courses. On se fera d’ailleurs un super burger dans un fast-food de la zone commerciale, ça fait du bien de ne pas faire à manger pour une fois !

Après le retour sur Sibbo, il est déjà 14h30 et on décide de ne pas faire de sieste. La pêche n’a pas été incroyable ce matin (je fais quand même un 94cm sur le gong de midi juste avant qu’on fasse un doublé) mais le temps a changé  (comme toujours) et on veut se rattraper. Le ciel est maintenant gris mais il ne pleut plus et il y a beaucoup de vent. Nous décidons de retenter la pêche de la veille de Yahn et Val, à savoir le spinner dans la cover (vraiment dans les roseaux, dans peu d’eau), et ça marche ! On est même obligé de véritablement tracter les poissons en surface pour les sortir en ramenant pas mal de roseaux, ce qui engendre aussi pas mal de décroche mais vraiment on rigole bien avec cette pêche un peu originale où toutes les attaques sont visibles dans très peu d’eau…  Lorsque finalement on arrive dans « la Baie des Niçois », une baie peu profonde en queue de lac qui tire son nom du dernier voyage de Yahn et Léo, je veux prendre un poisson à la Miura mouse et il ne me faudra pas attendre longtemps pour pêcher un petit brochet par rapport à la taille du leurre mais la pêche continue au spinner et Yahn me met une véritable raclée, en posant son spinner avec beaucoup plus de discrétion que moi. Il me met 8-0 dans la Baie des Niçois avant que je ne l’observe et comprenne d’où vient mon problème. Lorsque cette session s’arrête, on n’a presque plus de spinners valides, ils sont tous détruits, tordus, sans jupe ou sans hameçon…On finit la soirée sur le Rotchézaré où on fera quelques perches et brochets. On a un peu fait durer le plaisir aujourd’hui puisqu’on rentre à 20h30 avec le soleil qui commence à sortir (ça ne s’invente pas).

Les scores sont toujours énormes avec encore quelques records :

Je fais 23 poissons (19 brochets et 4 perches).

Yahn en fait 31 (le 8/0 m’a fait mal).

Léo fait 19 poisson et bat à nouveau son record perche avec une 43cm.

Val fait 17 poissons (16 brochets et 1 perche).

Jour 5: Val is on Fire

Ce matin, je suis à nouveau avec Val et, lorsque je sors de la douche, je m’aperçois que je suis le seul levé, les frérots sont tous en train de dormir. Il faut dire que, le soir, ils se couchent tous plus tard que moi et, qu’hier, ça a été encore plus tard que d’habitude. Je vais donc réveiller mon co-équipier du jour qui se lève sans broncher et est prêt 15 minutes plus tard. On est les premiers sur l’eau et on décide de faire la même dérive que lors de notre premier jour. On fait chacun un brochet et il est 6h08 lorsque Val me prévient que la bête attelée est grosse. Je la vois arriver au bateau et je lui dis « putain Val, je crois que c’est métré », je pose ma canne et me précipite vers l’épuisette, Val est tendu et a peur de perdre son poisson. Je le mets dans l’épuisette et je sors le mètre, 100 cm ! Val vient de prendre le premier brochet métré de sa vie et je suis vraiment heureux de partager ce moment avec lui. Il me demande de le mesurer deux fois: « t’es sûr, t’es sûr, il est métré ? », Mais oui Val, 100 tout rond je te dis ! On appelle Yahn et Léo qui sont en train de se lever, ils sont super contents et se dépêchent de venir pêcher. 

On commence à bien connaître le lac et on va de spot en spot, en essayant aussi de ne pas passer juste après les 3 autres bateaux. La journée est assez difficile pour moi, même si tout est relatif avec 17 poissons au compteur, 13 brochets, 3 perches et ma première brème ! En effet encore aujourd’hui avec un temps pluvieux et du vent, les brochets sont surtout réactifs aux Spinners et, avec la journée d’hier, je commence à être très limité et je suis obligé de réparer avec ce que j’ai…. Val qui est sur la planète « Béatitude Nova » depuis son métré finira à 26 poissons (25 pikes dont 95cm et 100cm) et battra aussi son record perche avec une belle 40cm. Sur l’autre bateau, Yahn continue de masteriser avec 33 poissons tandis que Léo finira avec un score honorable de 19 poissons. 32 poissons pour Stéphane (18 Brochets et 14 perches)

Thomas qui est seul sur son bateau continue de tout rafler ….. Il adore pêcher seul, c’est vrai que cela permet d’en prendre plus mais, personnellement, je préfère en prendre deux fois moins et partager mes joies et mes ratés avec quelqu’un d’autre.

Jour 6: The Last Day

Aujourd’hui, c’est le dernier jour et, quoiqu’il arrive, ce séjour aura été une réussite. On doit s’arrêter plus tôt car Pelle doit faire le point sur les bateaux avant de les mettre à disposition du prochain groupe et le rendez vous est donc donné à 17h au ponton.

Comme nous avons moins d’heures de pêche que d’habitude, nous faisons l’impasse sur la sieste et décidons d’organiser un BBQ sur une des îles du lac. Il y a une table couverte, 2 bancs, un foyer, une poubelle. Tout est fait pour que la pêche soit optimisée.

Je suis avec Léo et on est super détendu, j’ai d’ailleurs très peu de photos de cette journée.

Les scores sont assez bons malgré les 2-3 heures de pêche qu’on a eues en moins. Les dérives dans les roselières, l’île aux mouettes et le Rotchézaré auront payé avec une scorecard très honnête de :

18 poissons (10 pikes, 7 perches et 1 brême pour moi,

13 poissons pour Léo (6 perches et 7 brochets),

22 poissons pour Yahn (50% perche et 50% brochets),
7 poissons pour Val (dont 1 perche et 1 pike de 95),

44 poissons pour Thomas.

Sur la semaine, c’est : 

126 poissons pris pour moi (99 brochets, 25 perches et 1 brême),

183 poissons pour Yahn,

111 poisson pour Léo,

101 poissons pour Val,

146 poissons pour Stéphane,

226 poissons par Jérôme,

268 poissons pour Thomas.

24 poissons pour Sylvie (qui a très peu pêché)

En tout, c’est donc 1 178 poissons qu’on a pris à 7 pêcheurs. Le chiffre est dingue. On a cassé le lac !

Merci à tous mes compagnons de pêche. C’était un séjour incroyable, peut être le plus prolifique que j’ai fait en termes de brochet. Et le mieux dans tout cela c’est que je repars dans un mois au même endroit !

Et voici la vidéo du séjour:

Une réflexion sur “Pike Fishing @ Sibbo Lake – Sweden

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