Second Fishing Trip @ Sibbo – Sweden

Alors que je suis encore en Amazonie, je reçois un message de Jérôme qui avait créé le groupe de notre incroyable dernier voyage en Suède. Celui-ci me dit qu’il a eu une annulation dans son groupe de juin prochain et qu’il lui reste une place. Je lui réponds que ça m’intéresse et je lui demande quelques jours de réflexion.

À mon retour à Nice, j’ai 3 possibilités : attendre mon prochain voyage en octobre 2023 (en Irlande), partir en juin avec Rémi et Olivier au Canada (qui vont pêcher Truites et Saumons) ou me joindre au groupe de Jérôme. Ce n’est pas si simple de partir en voyage de pêche avec des gens qu’on connaît peu ou pas car on vit presque 24h/24 ensemble. Sur les 8 personnes qui partent, je connais Jérôme, Thomas et Stéphane qui étaient avec nous à la même période l’année dernière. Mais finalement, nous étions que 2 par bateau, donc je ne les voyais que pendant les repas. Ce que je sais, c’est qu’ils sont plutôt sympathiques et que ce sont tous d’excellents pêcheurs. Pouvoir continuer à apprendre avec eux est une aubaine. Honnêtement, quand on a la même passion, c’est compliqué de ne pas s’entendre avec des personnes. Partir au Canada est super tentant aussi, mais ça demande plus de jours de congés et Rémi et Olivier ne sont pas sûrs qu’il y ait des Brochets sur les spots qu’ils visent. Saumons et Truites, c’est sympa, mais mon poisson préféré reste le Brochet !

Ma décision est rapidement prise, et je prends donc la dernière place disponible du séjour. Il faut savoir que j’avais déjà réservé pour 2024 avec les Niçois, mais attendre encore 1 an et demi pour revenir sur ce lac de Sibbo me semble alors une épreuve, quand on vous tend la main, il faut la saisir ! Go donc pour ce nouveau voyage sur Sibbo. (Vous pouvez lire le CR de mon premier voyage à Sibbo ici)

Les jeux sont donc faits, je partirai avec ce groupe, deux nouveaux pêcheurs, Killian et Marco, ne connaissent pas le lac. Il est donc convenu avec Jérôme qu’on tournera sur les bateaux tous les 4. Les échanges sur Messenger se font presque quotidiennement jusqu’à ce que « Patatra », deux jours avant la veille du départ, Marco est malheureusement positif au COVID… Nico, le partenaire de compétition de Jérôme, se décide au dernier moment et peut le remplacer. Le malheur des uns fait le bonheur des autres…

Nous sommes donc 8 pêcheurs comme prévu, Jérôme, Nico L, Killian, Thomas et Nicolas D (son compère habituel), Stéphane et Patrick (pêcheur au coup aussi) et moi-même.

Première soirée

Jérôme, Nico L et Killian arrivent en premier à l’aéroport de Stockholm et partent immédiatement faire un premier stock de ravitaillement sur la route de Sibbo. Thomas et Nico D m’attendent donc à l’aéroport, puis nous prenons la route pour Sibbo. Stéphane et Patrick sont en compétition et nous rejoindront 2 jours plus tard. Arrivés vers 17h, nous prenons possession de notre « Sibbo House ». Je récupère ma chambre d’Harry Potter de l’année dernière, nous montons nos cannes et nous nous précipitons vers le ponton pour notre premier « coup du soir ». Je pêche avec Killian, qui a 25 ans et qui est vacher en Normandie ! Un vrai amoureux de la nature qui a beaucoup pêché la carpe et le silure avec son oncle et qui est devenu un vrai compétiteur au carnassier et notamment au Black Bass. Ma mission est simple, montrer à Killian la technique « Sibbo » et lui faire découvrir le lac, mais la pêche semble difficile et les brochets ne veulent pas mordre. Heureusement, Killian trouve la pêche avec des lames vibrantes sur les Perches qui sont un peu plus joueuses. Je n’arrive pas à faire un seul poisson jusqu’à ce que Killian me prête une lame et que je puisse sauver l’honneur avec une perche et un Brochet sur le Rotchezaré. Killian finit en beauté avec 1 brochet et 6 perches, mais surtout il a déjà battu son record avec une belle de 42 cm. On arrête de pêcher vers 22h30, c’est ce qu’on appelle un beau coup du soir, mais il est temps de rentrer pour dîner car le lendemain c’est 5h au bateau, et on sait qu’on ne va pas beaucoup dormir.

Jour 1 : Let’s go for the first real day

Le matin, le réveil est rude… 4h15, ça fait quoi environ 5h de sommeil, mais l’envie d’aller pêcher est de toute façon trop forte et après un bon café, la motivation arrive vite. La journée démarre fort et très vite je prends les premiers poissons. Brochets et Perches s’enchaînent à un rythme effréné pour ma part. Killian pêche comme en France, il essaye des gros leurres, mais les poissons sont peu réceptifs. Après le déjeuner de midi, j’insiste pour que Killian diminue la taille de ces leurres et les poissons s’enchaînent avec des doublés. Une super après-midi de pêche avec 22 poissons pour moi (11 brochets et 11 perches) dont un beau brochet de 94 cm, et Killian 18 poissons (6 Brochets et 12 perches). Les autres bateaux font une belle pêche aussi. Contrairement à l’année dernière, le temps est plus chaud avec moins de variation au cours de la journée. Il fait clairement beau, pas de nuages et donc pas de pluie, pas de vent non plus… C’est clairement pas un temps à brochet, ce qui explique peut-être le quota de perche plus important par rapport à l’année dernière. Le soir et comme pratiquement tous les soirs, c’est BBQ, rigolade et coucher vers 23h pour être en forme le lendemain. En gros, on pêche de 5h à 12h puis de 15h à 19h, ça fait quand même 11h de pêche par jour, et à la fin on est clairement fatigués.

Jour 2 : King Zander and Killian is on Fire

Le lendemain matin dès la mise à l’eau, je commence très fort au spinner avec 3 Pikes puis un petit miracle, après une belle touche, je sens un combat bizarre et je sens bien que ce n’est pas habituel. Lorsque le poisson arrive à la surface, c’est la stupéfaction, c’est un Sandre et il est énorme, en tout cas pour moi, puisque j’explose mon record de 10 cm avec un spécimen de 84 cm. Incroyable, au spinner dans 2 ou 3 mètres d’eau… Je n’aurais jamais pensé battre mon record ainsi, c’est la magie de Sibbo. Passé ce moment magique, la pêche devient un peu plus dure et Killian semble touché par la grâce, il se met à pêcher avec son UL spinning, une tête plombée de 7 grammes, un leurre de 9 cm, et il enchaîne les pikes de manière déconcertante. J’ai beau tout essayer, il me met une raclée, il a même pitié de moi et me prête gentiment une tête plombée et le même leurre que lui, mais rien n’y fait, tous les poissons sont attirés comme un aimant par son animation. On ne le saura jamais, mais en tout état de cause, il m’aura mis une terrible branlée (12 poissons pour moi et 28 pour lui, dont 24 pikes et 4 perches), heureusement compensée par la joie de mon record personnel du sandre du matin.

L’après-midi, Jérome se tape l’allée retour à Stockholm pour aller chercher Stéphane et Patrick, qui reviennent de leur compétition de pêche. Nous nous retrouvons donc au complet pour fêter cela dignement autour d’un BBQ et des bons foies gras de Patrick, qui est producteur.

Jour 3 : Pinky Day ?

Ce matin, je pêche avec le maître des lieux, l’homme qui nous a fait connaître Sibbo : Jérôme. Je suis content de pêcher avec lui car je vais pouvoir apprendre des choses (bien que j’en aie très largement appris aussi auprès de Killian). L’année dernière, il a clairement pris le double de poissons que nous dans le groupe, j’ai donc hâte de voir et de comprendre comment il fait la différence. Jérôme est aussi un ancien carpiste, et il forme avec Nico L un redoutable duo de compétiteurs aux Carnassiers en Seine et partout ailleurs. Sa particularité ? Monsieur ne pêche qu’en spinning ! Il est vrai que les très gros leurres ne sont pas d’utilité publique à Sibbo… Le matin, mon premier poisson est mon record personnel de Perche, avec une belle zébrée de 46 cm, j’enchaînerais ensuite d’autres perches, puis mon second Sandre du séjour (celui-là ne fera que 68 cm). Jérôme, quant à lui, prend de beaux pikes, et au moment où il me dit : « bah alors César, on n’aime pas les brochets », Boum, enfin mon premier brochet de la journée sur un Shad rose (le premier de ma vie avec ce coloris-là), j’en prendrai un autre quelques minutes après, toujours avec le même leurre, puis plus rien. L’après-midi, c’est très calme, et nous tentons de changer la pêche dans une baie au Jerkbait, d’après Jérôme : « il y a toujours des poissons à ramasser au Jerk ». Le problème, c’est qu’ici les poissons sont vraiment surexcités et se débattent comme des fous une fois hors de l’eau, et il est très difficile de les décrocher. Jérôme m’aide donc à décrocher mon Brochet, et on se lance dans une opération à 4 mains pour tenter de ne pas l’abîmer. Journée très difficile quand même, et on finira à 12 poissons pour moi et 13 pour Jérome. Un score honorable en France, mais pour Sibbo, c’est un peu la loose… La pêche a été difficile pour tout le monde, pas de miracle donc.

Jour 4 : des métrés et des images perdues

La météo est sensiblement la même aujourd’hui, il fait chaud, pas de nuages, pas de pluies, quelques bourrasques de vent, mais rien de foufou. Cette fois, et vu la débâcle d’hier, nous tentons des valeurs sûres, et nous peignons méticuleusement les zones à perches, ce qui donne assez vite des résultats, mais avec de longues périodes de pauses où il ne se passe rien. À chaque fois, nous changeons notre approche, nos leurres, nos zones, et on arrive à gratter quelques poissons, à la lame, au déracoup, au shad, au spinner, mais nous ne trouvons pas réellement de pêche du moment, et surtout, nous avons beaucoup de « tapes timides », et donc de décroches. Les poissons n’ont pas l’air d’avoir la dalle, c’est de la touche de réaction, de curiosité… Vu la pêche d’hier, et les échanges qu’on peut avoir avec les autres, la bonne couleur semble être le rose, avec des leurres assez petits. Stéphane fait d’ailleurs son premier métré au shad rose, un joli 101 cm, malheureusement très mal pris en photo par son acolyte Patrick. J’égalise mon record perche de 46 cm, et Jérôme nous sort un superbe Brochet de 108 cm, que j’épuisette à une main en me faisant engueuler ! Heureusement que je ne l’ai pas raté celui-là, sinon j’étais interdit de Sibbo pour de longues années ! Le soir, nous sommes sur le spot de l’île aux Sebs, et nous enchaînons quelques brochets au spinner. On se fait un beau doublé de brochet, et Djé décide de faire une belle vidéo avec release, il sort donc son trépied, pose son téléphone dessus, et alors que nous nous mettons en position, patatras, c’est le drame, une petite vaguelette fait passer le téléphone par-dessus le bord… ciao ciao le téléphone et les photos du séjour… donc celle du métré… heureusement j’avais filmé aussi avec ma GoPro. Je finis la journée à 17 poissons, et Djé à 27. Une petite pilule dans les règles de l’art !

Jour 5 : Deracoup Day

Jeudi, je pêche avec Nico, les jours se ressemblent, et généralement les matins (plus venteux) sont bien plus prolifiques que les après-midis. Je fais 15 poissons le matin, et seulement 2 l’après-midi. Un total de 17 poissons, idem pour Nico (11 le matin, 6 l’après-midi). Le matin, nous cherchions la pêche dans très peu d’eau, au spinner, en ramenant à fond dans les roseaux. Technique qui s’était avérée payante sur certaines journées l’année dernière avec les Frérots Jacqueline. C’est super grisant de voir les attaques en surface, mais il faut les bonnes conditions, et c’est malheureusement pas une technique que nous avons pu reproduire tous les jours, sous peine de trouver les journées longues… Patrick a fait très peu de poissons, mais a fait son premier métré, un joli 103 qui suffit à son bonheur (et on le comprend), Stéphane fait 15 poissons, Billy 15, Nico L 17… On est tous donc à peu près dans la même moyenne, sauf Killian et Djé qui se tapent une bourre de folie, ils sont à 37 poissons chacun ! Ils nous expliquent qu’ils ont trouvé la pêche au déracoup en ferrant tout à retardement…

Jour 6 : On ne lâche rien, et à la fin, la récompense

Je suis à 80 poissons quand je me lève le matin, et je sais que ça va être très dur d’atteindre les 100 poissons sur le séjour. C’est clairement plus compliqué que l’année dernière à la même période, où j’avais fait 99 brochets et 25 perches, la pêche est différente, ça tape court, sur des petits leurres, et il faut prendre son temps pour ferrer, voilà l’apprentissage de la semaine ! On part avec Nico bien décidés à faire de notre mieux, et à profiter de cette dernière journée comme il se doit. Les conditions météos sont identiques, on sait déjà comment et où pêcher, ce qui fait qu’à 10H du matin, on a déjà eu pas mal d’actions sympas, avec quelques doublés de Brochets et de Perches. Après une baisse d’activité, nous nous retrouvons avec les autres bateaux sur l’île pour un pique-nique, Nico D nous apprends qu’il a battu son record personnel avec un superbe 110cm. C’est la dernière journée, et on veut profiter de chaque minute, sans avoir à perdre de temps pour rentrer au cottage. On mange en 45 minutes, et on se jette tous dans la mêlée finale.

Je finis la matinée à 12 poissons, et je me dis que ça va clairement être compliqué d’en faire 8 l’après-midi. En revanche, Nico est à 99 poissons sur la semaine, et je mets la pression pour lui faire prendre son 100ème. Je me mets donc devant au moteur électrique, afin qu’il puisse ne s’occuper que de sa pêche, et on attaque nos dérives. Sur le groupe Messenger des « Niçois » qui partiront en 2024, j’annonce la couleur, j’ai quelques heures pour faire 8 poissons, et ça va être compliqué. Afin de maximiser mes chances, je mets un petit shad blanc, certainement pas la meilleure couleur, mais clairement celle qui nous fait prendre le plus de poissons, tant qu’on n’a pas trouvé la couleur idoine. J’ai envie de dire que c’est une très bonne couleur neutre, et que tant qu’on est sûr de rien, c’est le coloris qui permet de plus limiter la casse. Nico et moi ratons quelques touches, jusqu’à ce que j’enchaîne une belle perche, puis un Brochet… Tiens finalement, c’est le début, et j’ai déjà fait 2 poissons. 6 poissons ne paraissent pas si loin que ça, connaissant le potentiel de Sibbo. J’écris en direct aux Niçois, qui me motivent, Nico lui est déjà ailleurs, il n’a pas fait son 100ème, mais il s’en moque, il est satisfait de sa pêche, il est fatigué, et ça lui irait très bien si on s’arrêtait là. Il somnole donc à l’arrière du bateau, et me laisse pêcher seul. Je me sens bien, je n’ai pas de pression, mais je suis ultra concentré, comme dans un tunnel. Je vise chaque trouée, je m’applique à ratisser chaque zone qui me semble propice à la cachette d’un brochet. Petit à petit, tranquillement, je continue de les enchaîner, et à 18H, je suis à 1 poisson du 100ème ! Il me reste 30 minutes de pêche, et je sens que peux y arriver. Au même moment on voit Jérôme sur son bateau avec Killian, il est entrain de pecher à poil… Il vient de perdre un pari et à défaut de tremper ces balls dans la peinture bleue, il finira la dernière journée à poil… en effet, Killian a réussi à prendre un poisson en surface, ce qui n’avait jamais été fait jusqu’a maintenant sur Sibbo, Jérôme à du en payer le prix.

A quelques encablures du ponton, juste avant la baie Frankenstein, je vois une trouée prometteuse, et envoie mon Shad, je laisse tomber le leurre tout au fond tranquillement, et commence à le faire remonter lorsque je vois une grosse ombre sortir, prendre mon leurre dans une grosse gueule, et se retourner. Je ferre comme un forcené, et fais sortir Nico de sa torpeur avec un « gros poisson, gros poisson ». Il se jette sur l’épuisette, et en moins de 20 secondes, c’est fini, le poisson est hors de l’eau, et j’hurle de joie. Je tremble, je sais que c’est un gros poisson, est-ce que j’aurais fait de mon dernier lancer, de mon dernier poisson, mon 100ème du séjour, un poisson métré ? Le poisson est bizarre, il est grand, mais pas bien gras, il a la gueule verte d’un vieux poisson qui reste posé dans la vase, un poisson « Shrek » dans la baie Frankenstein, ça va bien ensemble. Je ne suis en état de rien, je prends le poisson, le pose sur la toise, Nico me dit alors : « à ton avis, combien il fait ? » Je m’applique à lui poser la bouche sur le zéro, et Nico m’annonce la couleur : 106 cm ! Je le relâche, et le poisson repart doucement. Le dernier poisson de mon séjour, le 100ème, mon premier poisson métré à Sibbo…


Je suis heureux, je fini le séjour en apothéose. Nico est content pour moi, et nous décidons d’arrêter là bien qu’il nous reste une vingtaine de minute à pêcher avant le gong.
Quel séjour, finir la dessus, dans cet état restera pour moi un grand moment de pêche et surtout une grande leçon qui me servira (et qui m’a déjà servi depuis puisque j’écris ce CR, 7 mois après le voyage).
Finalement en recomptant je suis à 102 poissons puisque j’avais omis dans mon comptage les 2 sandres.

Les scores sont disparates, Patrick et Stéphane ont péché respectivement 32 et 66 poissons en seulement 4 Jours. Nico L, Nico D et moi même sommes dans un mouchoir de poche avec 99, 101 et 102 poissons. Le peloton de tête aussi est dans un (autre) mouchoir de poche avec Kiki 159, Thomas 162 et Jérôme qui en bon maitre des lieux garde la première place à 170. J’ai la satisfaction personnelle d’avoir pris un beau métré et d’avoir les Big fish « Sandre » et « Perche » de la semaine.

Notre belle équipe à tout de même sorti 891 poissons dont 5 métrés avec le Big Fish pour Nico D et son joli 110CM du dernier jour. Le soir on jubile d’écrire nos noms sur « le tableau des métrés » de la saison dans la Sibbo House.

Une dernière soirée, notre dernier BBQ, on range les affaires, on est tous content de rentrer chez nous le lendemain mais on sais déjà qu’on reviendra et à l’heure où j’écris ces lignes, je salive déjà car j’y retourne dans 5 mois.

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