Pêche à la truite en lac de haute montagne

Tous les premiers WE de Juillet, c’est l’ouverture de la pêche à la truite en lac de haute montagne. Il est plus facile d’arriver à faire du poisson à cette date là, tout simplement car les truites ont été tranquilles depuis plusieurs mois, sans aucun autre souci que de lutter contre le froid et de se trouver à manger. Chez nous dans le 06 il y a une multitude de lacs d’altitude, certains plus accessibles que d’autres, plus ou moins poissonneux d’ailleurs. Le but est de se faire une belle balade et si possible d’attraper du poisson !

Il faut savoir qu’aucune truite ne nait dans nos lacs d’altitude, ils sont alevinés régulièrement. Aujourd’hui dans le parc du Mercantour, 36 lacs sont alevinés avec des truites Farios apportées chaque saison en hélicoptères.Il y a d’ailleurs un débat houleux avec certains écologistes qui pensent que ces truites mangent et exterminent certaines espèces autochtones de grenouilles et de tritons. Il se pourrait donc qu’on ait  un jour plus du tout de truites  dans ces lacs. Les truites farios ne se reproduisent pas en lac mais seulement dans les rivières et cours d’eau qui ont un minimum de débit. Le débat pourrait être réglé en alevinant avec des Cristivomers ou « Truite Grise » (une truite qui vient du Canada) et qui elle se reproduit en lac de haute montagne mais encore une fois cela crée un débat avec les écologistes car ce n’est pas une espèce endémique de la région… Choix cornéliens donc, soit on alevine avec des truites « locales » mais qui ne se reproduisent pas, soit on met des Truites Canadiennes soit on n’aura plus de truites du tout dans nos lacs de haute montagne. Affaire à suivre….

Le choix du lac de haute montagne se fait surtout au feeling et à l’expérience des années précédentes. Autant vous dire que depuis 3 ans, nous n’avions pas fait grand chose. Ma dernière ouverture avait été catastrophique, 6H30 de marche avec 20 kilos sur le dos, en finissant de nuit sur les rotules… et pour couronner le tout pas un seul d’entre nous n’avait fait de poisson. Cette année nous choisissons un lac peu fréquenté de la frontière italienne, un petit lac sans prétention facile d’accès et qui nous offrira en plus une superbe balade. Je tairai le nom du lac mais ceux qui veulent vraiment savoir n’auront pas trop de mal à trouver avec les infos et photos que je donne ici.

Le Vendredi, Patrick ,Phillipe et moi partons vers 14H30 de Nice. Nous avons décidé de dormir 2 nuits sur place pour pouvoir être les premiers à faire le « coup du matin ». A 16H30 nous débutons notre ascension. Le Week-end n’a pas encore officiellement commencé et c’est donc pratiquement seuls que nous effectuons notre randonnée, le spectacle est comme très souvent au Rendez vous et nous croisons de nombreux Bouquetins, Mouflons, Marmottes et Chamois. En prenant notre temps nous arrivons sur les lieux au bout de 2H de marche, autant vous dire que c’est assez rare de marcher si peu. Nous sommes entourés de 4 petits lacs qui sont magnifiques, nous sommes seuls et nous nous frottons déjà les mains en voyant les nombreux gobages qui apparaissent à la surface et qui traduisent une certaine activité. Déjà on est sûrs  qu’il y a du poisson! A peine le temps de contempler le paysage 5 minutes que l’orage commence à gronder et en quelques secondes il pleut puis c’est le déluge. Impossible de monter nos tentes, nous courrons nous réfugier dans une ruine non loin de là. Après une heure d’attente, la nuit commence à tomber, nous avons faim et nous sommes bloqués dans cette ruine qui sent le Mouflon  ! La montagne, ça vous gagne qu’ils disaient ! On a pas d’autres choix que de monter nos tentes dans la ruine, on fait un peu le ménage parmi les crottes de biques et on s’installe tant bien que mal. Heureusement on a monté pas mal de victuailles et après quelques tartines de paté corse et un bon vin nature du Languedoc le moral est au beau fixe contrairement à la météo.

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Je partage la tente de Philippe tandis que Patrick dort tout seul dans sa minuscule tente une place. à 22H on est au lit et 10 minutes après tout le monde dort sauf moi qui profite du chant des ciga… ah non du ronflement de mes amis…

Le lendemain, on se réveille à 5H, j’ai mal au dos mais au moins j’ai pas eu froid dans cette ruine! Au levé du soleil nous sommes au bord du lac et prêts à pêcher. Nous pêchons aux Vairons, un petit poisson qui vit dans le lac. Nous accrochons ce poisson avec une monture spéciale (Drakovitch, Clou ou autre déclinaison home-made)  et on anime donc en « mort manié » pour tenter les truites. Dès les premiers lancers nous faisons tous mouches et en deux heures de pêche nous en sommes déjà à une dizaine de truites assez petites (entre 10 et 25Cm) mais qui ont une magnifique robe bleutée. On est tous soulagés , on a choisi le bon lac ! Patrick et Philippe ne font que râler sur la taille des truites mais moi  je suis content, ce sont de vieux combattants qui ont connu des jours meilleurs mais moi ça me satisfait largement. Je préfère prendre plusieurs petites truites qu’une seule grosse. De toutes façons on les relâche toutes… Il est vrai qu’on a beaucoup de touches et qu’on rate pas mal de poissons car elles n’engament pas tout le vairon et on doit les changer régulièrement. Heureusement  il y en a beaucoup sur place et la pêche est facile  au bord de l’eau. Je vous avoue que cette technique même si elle est très efficace m’ennuie assez. Moi j’aime surtout pêcher aux leurres. Je me mets donc à la cuillère ondulante et je fais coup sur coup deux truites au premier lancer puis plus rien… De toutes façons il est déjà 7H30 et les touches se raréfient, nous en profitons donc pour remonter dans notre ruine afin de prendre notre petit déjeuner et nous rendormir un peu dehors au soleil sur un matelas naturel d’herbe, ça fait du bien. C’est le petit instant « Herta » du jour. A midi nous redescendons tout notre matériel prés du lac, nous mangeons puis nous nous remettons à pêcher vers 14H30, notre Ami Serge arrive avec ces 3 fils et commence à monter une tente. en 5 minutes, alors que rien ne laissait présager cela, c’est le déluge, pluie et grêle s’abattent sur notre groupe. Nous nous précipitons dans nos tentes, sauf Serge qui n’a pas eu le temps de monter la sienne et il court rejoindre la ruine (chacun son tour héhé), bienvenue Serge ! C’est l’apocalypse dehors, impossible de sortir de la tente qui est fouettée par le vent. On finit donc par s’endormir.

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A 17H le soleil est revenu, alors que tout le monde s’affaire sur le lac, je décide d’aller explorer les 3 autres lacs qui ne sont pas loin. J’ai ma canne à mouche et j’ai remarqué qu’il y a beaucoup plus de gobage sur ces lacs, c’est donc plein d’espoir que j’amorce ma marche solitaire. Je prends mon temps pour me placer au meilleur endroit, tout en étant discret et au premier « fouet » je dépose ma mouche à même pas 3 mètres, je commence déjà à m’auto flageller pour mon mauvais lancer lorsque je vois une truite monter, attraper ma mouche, redescendre aussi sec puis recracher ma mouche. J’ai été tellement surpris que je n’ai pas ferré ni rien, je viens de rater ma première truite de haute montagne à la mouche, en plus je n’aurai plus cette chance malgré de nombreux autres fouets. Sur le même lac après avoir lancé au moins 50 fois des leurres (Cranckbait, toutes sortes de cuillères et leurres souples) je finis par accrocher mon plus beau poisson à la cuillère ondulante argentée, je me dis que cette fois çi j’ai ma grosse truite et que je vais bien faire bisquer les autres sauf qu’au bout de 20 secondes de combats elle se décroche, quand ça veux pas, ça veux pas… Je descends faire les 2 autres petits lacs et malgré de nombreux gobages je n’arrive pas à les faire mordre mais ça m’est égal, le paysage est magnifique et je mesure la chance que j’ai d’être à 2500 mètres d’altitude presque seul au monde en harmonie totale avec la nature. Je croise un couple de bouquetins qui m’observent avec curiosité à quelques mètres en hauteur, la nuit tombe et il faut que je rentre au camp. Lorsque j’arrive tout le monde est déjà entrain de diner. A 22H30 tout le monde est au lit, demain debout à 5H pour le dernier coup du matin.

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Le lendemain, c’est reparti pour un tour, on pêche et nous prenons quelques truites, le cadet de Serge arrive même à sortir enfin la première truite de sa vie. Philippe lui raconte sa première et lui explique qu’il s’en souviendra toute sa vie. Quel bonheur de voir la joie de cet enfant qui s’en est sorti tout seul et est tout fier de montrer à son père et ses frères qu’il a eu son poisson.

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a 9H nous décidons de remballer et de redescendre via un autre chemin pour prolonger la balade. Nous avons pris pratiquement 50 truites et avons eu notre lot de touches, la mission est remplie et si nous nous bougeons un peu nous pourrons déjeuner en bord de mer cet après midi. En redescendant nous croisons une dizaine de petits lacs, tous différents et magnifiques, il y a beaucoup de monde sur les sentiers, des gens respectueux qui disent tous « bonjour » avec le sourire. Ya pas à dire, la montagne, ça vous gagne…. 

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Fishement votre

César

Une réflexion sur “Pêche à la truite en lac de haute montagne

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